Notre vision de la prévention des addictions dans un contexte professionnel

addiction 4dSur le sujet de l’addiction, comme sur l’ensemble des problématiques sur lesquelles nous intervenons, notre approche nous amène à considérer toute situation complexe dans ses dimensions relationnelles et systémiques.

Au départ, la consommation de produits (alcool, drogue) ou un comportement addictif (internet, sexualité, travail) peuvent être perçus comme une tentative de solution à un problème particulier, puis ils deviennent une tentative de solution à tous les problèmes de la personne, jusqu’au moment ils deviennent son problème principal (Cf. les travaux sur la toxicomanie du Dr Jacques Barsony). Et les situations qui présentent des problèmes liés à l’addiction sont particulièrement complexes, y compris sur le lieu de travail.

 L’addiction est l’un des sujets qui génèrent le plus de résistance dans la perspective d’un changement de comportement :

La notion d’aide est une question centrale et gagne à être mise en discussion. A titre d’exemple : aide-t-on un collègue lorsque l’on compense son défaut d’activité pour ne pas lui attirer de problème (et ce faisant en étant complice de son addiction) ou l’aide-t-on en créant les conditions où il doit assumer directement les effets de son addiction sur son travail ?

Pour toute organisation concernée par des comportements addictifs, se positionner sur ce sujet est avant tout une affaire de cadre. C’est à l’institution elle-même de s’approprier le sujet et de mettre en œuvre des solutions qui lui conviennent et dont elle peut répondre.

Il ne s’agit pas de placer le sujet sous un cadre moral - faut-il tolérer ou non un comportement addictif dans une organisation ? - , mais sous le cadre de l’activité de travail : le travail est-il fait correctement (par l’individu touché par l’addiction, par le collectif de travail auquel il appartient) ? si non, est-on en mesure de contrôler et de sanctionner de manière adéquate, comme on le ferait pour une personne ou un collectif de travail, non concernés par l’addiction ?

C’est la raison pour laquelle il nous paraît stratégique que, pour toute démarche de prévention des addictions, la direction et les managers puissent être mobilisés en amont :

Ces questions ont rarement de réponses claires et simples, c’est la raison pour laquelle elles doivent être mises en discussion et permettre d’adopter une position concertée qui pourra être relayée.

Ces éléments nous paraissent décisifs pour faire autorité dans une prise de parole sur le sujet de l’addiction et éviter qu’une simple conférence d’information affiche d’une côté une volonté d’agir (sur le moment) et de l’autre, son impuissance à agir (après coup).

Comment agir ?

A titre préventif (niveau primaire et secondaire)

Le point de départ de toute démarche préventive face à l’addiction est de porter son attention sur les conséquences de l’addiction sur le travail et le collectif de travail, dans sa dimension interactionnelle et d’envisager le dispositif d’intervention impliquant 3 niveaux stratégiques :

A la suite de cette approche sur les 3 niveaux, une restitution orale est faite auprès des commanditaire.

 A titre curatif (niveau tertaire)

Des consultations ou accompagnements individuels peuvent être mise en place pour ces collaborateurs qui rencontrent des difficultés relationnelles spécifiquement liées à leur addictions. Elles ne se substituent pas à un travail médical si celui ci est nécessaire, mais il vient le compléter pour accompagner le collaborateur à restaurer la confiance avec son entourage professionnel et conforter son retour au travail ou ses aspirations au changement.

Quelques éléments d'information sur l’addiction (extrait de contenu)

Les registres de l’addiction :

-     d’un produit : drogue, tabac, alcool, médicaments… (classification de Lewin – 1924 : euphorisants / excitants / enivrants / sédatifs / hallucinogènes)

-     d’une pratique : jeu, achat, sexe, Internet…

-     Plus récemment on a mentionné la possibilité d’une addiction à tout ou presque : le travail (workaholisme), le sport (bingomania), etc.

Coût social :

En France % du PIB Nombre de décès par an
Tabac 3 % 66 000
Alcool 2,4 % 45 000
Stupéfiants 0,18 %        100

Le coût individuel de l’alcool : trop c’est combien?

Seuils de l'OMS (un verre = 10 g alcool pur)