Existe t-il une variante à la parole d'honneur au regard du risque que présente le patient ?

On est des psychologues, pas des médecins hospitaliers. Nous sommes dans un double lien, ce qui signifie dans un accord, un pacte duquel on ne peut pas sortir. Pour le patient, cela signifie "tu peux choisir ce que tu veux, c'est ta vie". Nous ne nous mettons pas dans la position des personnes qui veulent les sauver, ce qui est le devoir de l'hôpital et de la famille, pas le nôtre.

Notre premier objectif à nous thérapeutes, c'est de na pas répéter les tentatives de solution faites par ailleurs, en particulier par la famille, car cela augmente le risque.

La parole d'honneur nous éloigne de la décision pour nous en tenir à la relation. Ce qui est important, c'est notre disponibilité au téléphone par exemple qui nous engage fortement. Nous pouvons être appelés par des patients qui nous disent qu'ils sont au 7ème étage d'un gratte-ciel ou qu'ils sont prêts à prendre un tas de médicaments en cocktail.

Nous devons répondre et reprendre la même position : écouter, répéter que le patient peut choisir.......

Au cours de mes 30 ans de travail sur ce terrain, je n'ai enregistré qu'un seul suicide. Celui d'une femme de 75 ans, seule, dans une conviction de compromission, malade. Elle était dans un état de démence avancée. Amenée par sa fille, elle vivait néanmoins seule depuis le décès de son mari qu'elle n'avait pas réussi à surmonter. Son état empêchait la prescription d'être efficace.