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École de Palo Alto

Centre de formation, intervention et recherche

Approche systémique stratégique et hypnose

      • Coach, Psycho-praticienne, Systémicienne

      Cet article d'Erzana Szwertak explore l'hypnose conversationnelle et l'approche systémique pour traiter les peurs. Il détaille comment ces méthodes aident à comprendre et à surmonter les troubles anxieux, offrant un aperçu unique dans la gestion des phobies et l'amélioration de la santé mentale.

      la peur et l'hypnose

      Avons-nous raison d'avoir peur ?

      Pour Aristote, « le courage est une vertu qu'on peut acquérir en nous habituant à mépriser le danger et à lui tenir tête. Nous devenons courageux et, une fois que nous le sommes devenus, alors nous serons le plus capable d’affronter le danger » (Aristote, 1104b).

      Le travail thérapeutique consiste à agir sur le système de perception-réaction et à apporter les changements dans la manière de se penser, de se raconter, d’abandonner les tentatives de solutions dysfonctionnelles, de construire un nouveau fonctionnement et l’apprentissage des techniques d’auto-hypnose pour mieux gérer les émotions.

      Le client est l'expert de son problème et de sa solution. Le thérapeute est l'expert de la stratégie et du cadre qui permettent au client de changer en toute sécurité dans une relation vivante. 

      Définition des troubles anxieux

      Histoire des troubles anxieux

      Face à un danger ou à un stress, notre fonctionnement physiologique change : le cœur bat plus vite, la respiration se modifie, la température du corps augmente, la digestion s’arrête puis, lorsque le danger est dépassé, le corps retrouve son fonctionnement habituel.

      Parfois ces modifications s’installent, perdurent, deviennent chroniques et envahissantes, créant un sentiment de mal-être et d'insécurité. On entre alors dans le cercle vicieux, dans le monde des troubles anxieux.

      Les troubles anxieux sont définis par la présence de symptômes physiques ou psychiques d’anxiété, sans aucune affection cérébrale organique. A la fin de 19ème siècle, le psychiatre français Bénédict Morel était le premier à identifier ces troubles. Freud travailla sur l'origine de l'angoisse et proposa plusieurs modèles dont son modèle psychanalytique des névroses, la référence dans le domaine de la psychopathologie.

      A partir de la deuxième moitié du 20ème siècle le diagnostic des troubles anxieux est identifié sous le nom de névroses. A la fin du 20ème siècle, les recherches, les neurosciences, la technologie et la pharmacologie, permettent le développement de nouveaux systèmes psychologiques comme le cognitivisme, le comportementalisme, la théorie de l'attachement, le constructivisme et, alors, le terme « troubles anxieux » est devenu plus pertinent et mieux adapté.

      Les troubles anxieux ont-ils une origine génétique ?

      Sur le plan génétique, même s’il n’y a pas de « gènes de l’anxiété », certains sont impliqués dans le risque d’anxiété. C’est le cas du gène du récepteur à la sérotonine 5-HT1A.

      Liste des troubles anxieux

      Les troubles anxieux comprennent plusieurs autres troubles comme l’anxiété généralisée, le trouble panique, les phobies spécifiques, l’agoraphobie, le trouble d’anxiété sociale et le trouble d’anxiété de séparation. Les symptômes anxieux peuvent être variés et toucher les sphères différentes de la vie.

      Nosographie des troubles anxieux

      L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’anxiété comme le « sentiment d’un danger imminent indéterminé s’accompagnant d’un état de malaise, d’agitation, de désarroi, voire d’anéantissement ». L'anxiété n'est pas une pathologie sauf dans la sphère nosographique des troubles anxieux, lorsque (sans lien avec une situation dangereuse) l'anxiété a des conséquences perturbantes dans le fonctionnement habituel.

      Le « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux « (DSM 5) de 2013, différencie les troubles anxieux dont le trouble panique avec ou sans agoraphobie, les phobies spécifiques, le trouble anxiété sociale (phobie sociale) et le trouble anxiété généralisée, du trouble obsessionnel-compulsif et du trouble stress post-traumatique.

      troubles anxieux

      Prévalence des troubles anxieux

      Les troubles anxieux en chiffres

       Selon la Haute Autorité de Santé (chiffres de l’INSERM, 2021), « 15% des adultes de 18 à 65 ans présentent des troubles anxieux sévères sur une année donnée, et 21% en présenteront au cours de leur vie ».

      Qui est concerné par les troubles anxieux ?

      Les femmes sont pratiquement 2 fois plus affectées par ces troubles que les hommes. Les troubles anxieux sont habituellement chroniques, avec une baisse de qualité de vie. Ils continuent à augmenter régulièrement et sont marqués par une grande détresse. Ces troubles peuvent être aggravés par la comorbidité avec d’autres troubles. Chez les jeunes enfants, les troubles anxieux sont difficilement diagnostiqués et peuvent prendre des années.

      Les monophobies ou les phobies specifiques

      Dans L'Enéide, Virgile plaide pour le courage:

      « Allez, courage, noble enfant, c'est ainsi qu'on s'élève vers les étoiles » (Virgile, Chant IX, vers 641).

      Comme Protée, le dieu grec doté du pouvoir de se transformer, de prendre toutes les formes et de se métamorphoser à l'infini, les phobies spécifiques peuvent avoir d'innombrables facettes et visages.

      La première description médicale systématique date du XVIIIe siècle. Au début du XIXe siècle, les phobies font partie des monomanies.

      Lecteurs avisés de Nietzsche, les philosophes W.Benjamin et S. Kracauer analysent que nos expériences de peur pathologique sont aussi nos instruments de perception et nos ressources pour perfectionner le regard et envisager des renversements critiques (Breton, Maestragg, 2016).

      A partir de quel moment devient-on phobique ?

      « La ligne de démarcation est claire, on devient phobique à partir du moment où on a peur d'avoir peur « (Perrot, 2021, p. 211) .

      Comment se manifeste la phobie ?

      Souvent la phobie démarre par une crise de panique qui est impressionnante et souvent traumatisante. Elle laisse des traces, l'angoisse arrive à l'idée de la revivre. La panique panique et c'est la phobie qui commence.

      Le DSM 5- la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux publié par l'American Psychiatric Association en 2013 détermine les critères d'une phobie spécifique.

      La phobie est une peur intense et irraisonnée, face à un objet ou à une situation redoutée ou juste en face des mêmes situations imaginées, anticipées. L'objet ou la situation sont bien déterminés et l'anxiété est présente tant que dure l'exposition et des attaques de panique peuvent surgir. Cela crée une source d’insécurité. La personne commence à fuir les situations redoutées, s'isole, sa vie change, les liens avec les autres commencent à se rompre...

      Quels sont les syndromes phobiques ?

      En clinique, on définit trois syndromes phobiques :

      - Les phobies spécifiques

      - Les phobies sociales

      - L’agoraphobie 

      On peut noter des liens de comorbidité entre l’anxiété et la dépression et l'anxiété et les addictions. La liste des stimulus provoquant des phobies spécifiques n'est pas exhaustive : peur des animaux (des serpents, des chiens, des pigeons), peur des éléments naturels (de l'eau, de l’orage, peur des hauteurs…), peur de l'avion, de la vue du sang, de l'obscurité, des espaces clos, peur de parler en public...

      Amaxophobie

      Exemple d’une phobie spécifique avec l'amaxophobie

      Étymologiquement, l'amaxophobie vient du grec ancien, « amaxo » désignant char, véhicule et « phobia », l'effroi, la peur invalidante de conduire. C'est un effroi irraisonnable occasionné lors de circonstances habituelles de conduite qui se transforme en une activité stressante. Certaines personnes arrêtent totalement de conduire.

      Qu’est-ce que l’amaxophobie ? 

      Les symptômes d'amaxophobie sont l'anxiété, la sudation, les frissonnements et l'attaque de panique. Cliniquement, l''amaxophobie est classée dans le DSM-5 (American Psychiatric Association, 2015) et dans l'ICD-10 (World Health Organization, 2011) comme une phobie spécifique du sous-type situationnel.

      Quelles sont les origines de l’amaxophobie ? 

      L'origine de l'amaxophobie est multifactorielle : génétique, psychologique et développementale.

      La peur de conduire peut apparaître suite à un événement traumatique, comme après avoir été victime d'un accident ou après avoir perdu un proche dans ces circonstances.

      Très souvent un manque de confiance, une sous-estime de soi sont des facteurs supplémentaires qui favorisent la vulnérabilité.

      Selon une étude proposée par le «Centro Studi e Documentazione Direct Line», une compagnie d'assurance automobile sur internet, 68% des conducteurs italiens ont admis avoir peur de conduire dans des situations particulières. Les facteurs qui aggravent l'amaxophobie sont les situations où manque le contrôle sur les événements et environnements (les intempéries, la pluie, la neige), les autoroutes, les ponts, les tunnels, les descentes rapides et aussi la solitude au volant.

      Comment se manifeste l'amaxophobie ? 

      Cette peur exagérée peut se manifester :

      1. Physiologiquement (malaises, confusions, tensions, tachycardie, crise de panique, peur de mourir ou de perdre le contrôle de son corps)
      2. Émotionnellement (peur d'anticipation)
      3. Comportementalement (évitement)
      4. Au niveau cognitif (scénarios catastrophes)

      L'idée que le danger est partout s’installe et grandit progressivement, par exemple “les autres conducteurs sont dangereux, ils manquent de compétences, ils ne font pas attention”. Les sorties en voiture sont alors risquées, la solution d’évitement s'amplifie et l'amaxophobie peut ainsi évoluer vers l'agoraphobie.

      Le modèle de giorgio nardone

      Dans ses livres, dans ses cours et ses conférences, Giorgio Nardone et son équipe partagent les protocoles d'accompagnement qu'ils ont élaboré et testé, avec le support théorique, les exemples cliniques, les transcriptions des entrevues détaillées et nous avons pu profiter de cette chance d'apprendre et travailler grâce à ses séances enregistrées.

      Comme est traitée la peur dans l’approche systémique stratégique de G. Nardone ?

      Le modèle d'intervention de G. Nardone est centré sur l’arrêt de tentatives de solution. Le symptôme est le résultat des tentatives de solution face à une difficulté. Dans les troubles anxieux, la peur est la sensation de base et c'est justement en voulant éviter la peur que la personne entre dans le filet de la phobie. Elle commence à se sentir incapable et commence à éviter ce qu'elle redoute, ou demande de l'aide. Ses tentatives de solutions apportent un soulagement immédiat, mais augmentent la peur. La personne devient réellement incapable et dépendante.

      D’après G Nardone la réaction naturelle est d’éviter la situation et l'objet de la peur. Plus il y a évitement, plus la sensation de peur grandit. Avec le temps et la répétition, cela devient une solution inefficace et contre-productive. 

      Une autre solution typique et inefficace est « demande de l'aide » car elle semble logique mais à terme elle renforce le trouble. 

      La tentative de solution qui ne fonctionne pas davantage est « la socialisation du problème ». Le trouble envahit l’existence et devient le sujet préféré avec l'entourage, famille, amis, conjoint... Comme si l'entourage cautionnait pour augmenter le trouble.

      La multiplication de ces stratégies inefficaces aggrave la situation. On observe que la possibilité de tomber dans un piège dépend principalement de l'allure que l’on adopte à l’égard d’une idée - celle d’abandonner ses croyances et ses pensées habituelles (Watzlawick, 1988).

      Les stratégies d’interventions stratégiques pour traiter la peur

      La logique d'intervention est centrée sur l’arrêt des tentatives de solution les plus fréquentes (évitement et demande d'aide) pour déconstruire le piège de la phobie.

      Le thérapeute met en place des manœuvres thérapeutiques, avec les prescriptions des tâches, pour briser les tentatives de solution dysfonctionnelles, pour élargir et expérimenter des nouvelles stratégies fonctionnelles et pour affronter les peurs.

      Dans cette approche, les troubles anxieux ne sont pas une maladie. Ils sont la conséquence de tentatives de solutions dysfonctionnelles et redondantes dans une interaction circulaire.

      Les troubles d'anxiété, selon la thérapie systémique, sont le résultat d’un cercle vicieux d’évitement de la peur et de demande d’aide. Une citation attribuée à Einstein postule que “l'ignorance, c’est de faire toujours la même chose et d’espérer obtenir un résultat différent.”

      Neurobiologie des troubles anxieux

      On peut penser l'anxiété comme un phénomène progressif dont on ne peut considérer une partie que par abstraction. D'un côté, l’anxiété modérée peut être utile et motivante et d'un autre l’anxiété intense avec les réponses «fight or flight» (combattre ou fuir) permet la survie face à un danger. Paradoxalement, elle devient dangereuse lorsqu'elle dépasse un seuil de ce qui est approprié ou lorsqu'elle s’élève à un degré excessif.

      Les circuits neuronaux de la peur

      Les progrès de la neuroscience expliquent les circuits neuro-anatomiques impliqués dans la peur et l’anxiété chez l’homme (le conditionnement, l’acquisition, la consolidation, la reconsolidation et l’extinction de la peur). La réponse au danger passe par le système limbique, avec l’amygdale qui est essentielle dans le traitement émotionnel et connecté à un système sophistiqué avec l’hippocampe, des zones corticales, le cortex préfrontal, le thalamus et hypothalamus.

      Les stimulus de danger touchent le thalamus et peuvent ensuite être traités :

      1) Soit par la voie courte (thalamus -amygdale activant des réponses immédiates avec le but de préparer la conduite de survie » (sécrétion des hormones de stress, adrénaline, accélération du rythme cardiaque élevant la tension artérielle, les réponses endocrinienne (cortisol), les réponses au niveau de comportements (évitement, sidération) et les réponses de motivation (dopamine et les sentiments agréables).

      Lors d'un vécu traumatique, l'amygdale peut se déconnecter de l’hippocampe (l'état dissociatif péri-traumatique).

      2) Soit par la voie longue (thalamus - le système corticale - amygdale) avec un traitement analytique et décisionnel, (Salmona, 2020) 

      Les réponses de la voie courte (neuro-anatomiques, comportementales et neuro-endocriniennes) pendant les manifestations des troubles anxieux dans le trouble de panique, les phobies spécifiques et sociales, l’état de stress post-traumatique et le trouble anxiété généralisée ressemblent aux manifestations chez des animaux exposés à la peur. Les phobies spécifiques pourraient s'expliquer par un dysfonctionnement des circuits de la peur (conditionnée). 

      Où se former à l’approche systémique et stratégique & formation à l'hypnose

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