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École de Palo Alto

Centre de formation, intervention et recherche

Approche systémique stratégique et hypnose

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      • Coach, Psycho-praticienne, Systémicienne

      Dans cette étude, Erzana Szwertak explore l'efficacité de l'hypnose relationnelle contre les peurs et phobies. À travers un cas concret, elle démontre comment cette approche aide à surmonter les angoisses, en révélant son impact profond sur la transformation personnelle et le bien-être mental.

      Quelle que soit la façon dont une difficulté a commencé, ce qui est le plus important, c'est sa persistance et c'est elle qu'il faut comprendre et traiter. (Fich, Segal, Weakland, 1986).

      les racines de la peur

      Cette étude de cas mêlant une expérience de l’hypnose et l’approche systémique et stratégique s'est déroulée dans le cadre d'une thérapie individuelle. Séance après séance, j’ai tissé les liens invisibles entre l’approche systémique et l'hypnose avec des résultats probants. Installée, dans cette double posture, j'ai pu avoir une perception globale et interactionnelle dans un contexte donné et percevoir les enjeux au-delà du problème. Ce cas particulier montre l'interaction et la dynamique érigées par ce client qui l'ont enfermé dans la peur, dans la phobie. La thérapie s'est déroulée en 7 séances, sur une durée de 7 mois.

      Les racines de la peur 

      D.P. est un homme de 28 ans, marié depuis deux ans. Il est heureux, souriant. Sa femme est enceinte. Il aime son nouveau travail, s’épanouit professionnellement. Il a passé son permis jeune et, à cette époque, était le rare lycéen qui allait au lycée en voiture. Un an auparavant, sa femme et lui rentraient de vacances, paisiblement sur l'autoroute. Soudain il a ressenti un malaise avec des symptômes impressionnants : sa respiration s'est accélérée, son cœur a battu la chamade, sa gorge s'est serrée, ses jambes tremblaient. La peur l'a totalement enveloppé, il n'arrivait plus ni à respirer ni à se contrôler.

      Les pompiers ont dû intervenir et il a été hospitalisé aux urgences. Le diagnostic était surprenant, il était en bonne santé et c'était «juste» une crise de panique. Et cela a changé sa vie car depuis, il a connu d'autres crises. Depuis, il a développé une peur (disproportionnée) de conduire - l 'amaxophobie - et surtout sur l'autoroute qu'il n'emprunte plus jamais. La voiture est un lieu fermé et sur l'autoroute il lui semble impossible de sortir librement (claustrophobie), il a l’impression d’étouffer. Il a réussi à organiser sa vie sans que cette phobie le gène, elle n'handicape pas les autres sphères de sa vie. Il est venu consulter car bientôt il sera papa et voudrait voyager avec son enfant, lui montrer le monde. Il considère qu'il est partie prenante du problème et qu’il peut y remédier.

      Lors de la première séance, qui était longue, j'ai misé sur la relation et sur l'accordage, les fondamentaux dans un suivi thérapeutique. J'ai pris soin de ma communication, j'ai investi à la construction de la confiance, j'ai travaillé sur les points de sécurité (ici et maintenant), réalisant que le tiers sécure n'était pas en place. J'ai utilisé « le dialogue stratégique », une sorte de "danse" interactive entre des questions et des réponses, et des réponses qui influencent les questions suivantes, jusqu'à ce que l'interlocuteur change sa position grâce à ce dialogue (Nardone, Salvini, 2012). 

      D.P. m'a appris avoir peur de perdre le contrôle de son corps. Cela arrivait en général dans des situations prévisibles et s'est répété chaque fois qu'il avait l'impression de ne pouvoir y échapper. Dans mes questionnements je garde à l'esprit la grille systémique, veillant sur notre relation, alliance mutuelle, dans une présence attentive, en utilisant les recadrages et les ratifications J'ai régulièrement reformulé, vérifiant, si j'avais bien compris, le laissant me corriger lorsque je me trompais. Il était collaboratif et motivé, confiant et s'est senti compris. Nous parlons de sa solution préférée, l’évitement, et il réalise que sa peur est une émotion avec un fonctionnement paradoxale, à l'image d'un fantôme. Jusqu’à maintenant il a essayé de l’éviter et n'a réussi qu'à la faire grandir. Cette image de fantôme qui le poursuit l’oriente que la solution est peut être à 180 degrés, accepter de le « toucher » pour qu'il se dissipe. J'ai utilisé recadrage que la peur qu'on évite se convertie en panique, la peur qu'on affronte se convertie en courage (Nardone, Wittezaele, 2016). Pendant la séance nous échangeons autour de l'affrontement de la peur, il se rappelle ses expériences et réalise qu'il connaît bien le courage et que la condition de son existence est la peur préalable.

      A la fin de cette séance, comme une évidence, je lui ai demandé de mettre en place la prescription du « carnet de bord » « pour élargir l'horizon de perception lorsque les signaux de panique arrivent » (G. Nardone, 2002, p. 177).

      Pour stopper sa demande récurrente d'aide et sortir de la dépendance je lui prescrit la tache : « la peur d’être aidé » (G. Nardone, 2002, p. 176).

      Dès cette séance, je lui demande aussi de mettre en place « la conspiration du silence », (G. Nardone, 2002, p.176).

      Il est très collaboratif, très motivé aussi et accepte toutes les tâches sans négocier. Et pendant cette séance, très délicatement, une communication « hypnotique » s'installe. Je l'observe attentivement, chaque mouvement de son corps, j'observe ses expressions faciales, je réutilise ses mots exacts, je parle plus lentement, je ponctue par des silences et utilise les verbes d'action, au présent. Quand il parle de ses exceptions courageuses, le langage devient sensoriel et dissociatif, pour qu’il rentre plus facilement dans l’expérience. Je cherche à faire parler son corps, m'appuyant sur les partages de Julien Betbèze:

      Je voulais en savoir un peu plus sur son contexte familial, au-delà du symptôme. Il va bientôt devenir père et si quelque chose lui faisait peur, le mettait en insécurité. Son histoire est remplie d'angoisses de l'enfance, avec un père qui l'a abandonné quand il avait huit mois et une mère maltraitante. Il doute de ses « capacités à être un bon père », car il s'est construit en absence de modèle. Il a peu de confiance et d'estime de lui-même.

      la peur de conduire

      Hypothese clinique – une ambivalence d'autonomie relationnelle

      Il croit que pour être un bon père il faut se sentir en sécurité pour pouvoir rassurer son enfant et sa famille alors que lui-même ne se sent pas en sécurité, malgré un discours interne rationnel. Cette insécurité émerge comme une tempête dès qu'il est au volant. Il a besoin d’être rassuré, d’être aidé par sa femme, ce qui renforce la contradiction. Je pars de cette double contrainte comme hypothèse clinique avec pour objectif d'y travailler pour enrayer sa phobie.

      Il y a une contradiction entre son désir d'autonomie relationnelle avec l'enjeu de la parentalité et son incapacité car il est dépendant de son épouse. Nous mettons en évidence que sa demande de départ n'est pas tellement à l’extérieur, peur de conduire sur l'autoroute, mais qu'elle réside dans son intérieur profond, avec une envie d'un changement relationnel qui le touche intimement. 

      Comme s'il était piégé dans une double injonction : d'un côté il a le désir extrême de devenir un père digne et de l'autre il est sous pression de ce rôle qu'il appréhende jusqu'à en perdre ses moyens. Dans cette ambivalence, conduire, conduire sa vie, devient une mission douteuse et impossible qui lui fait peur, et l'autoroute avec la vitesse qui règne, où il faut composer avec les autres, la menace encore plus. Il se sent impuissant. Il est dans la logique d’évitement et souhaite trouver une solution afin de se montrer capable. 

      Pendant cette séance, j’étais attentive à son corps (très rigide au début), sa posture (il n'était ni ancré ni axé), à son langage verbal et paraverbal et j'ai fait très attention aux mots qu'il utilisait et aux métaphores (que je reprenais régulièrement).

      A l’issue de cette séance, voici les éléments principaux de son système perception – réaction :

      Sa vision du monde :

      Pour vivre et survivre il faut être courageux. Les peurs et les angoisses fragilisent. Le monde peut être dangereux et actuellement il y a un tel sentiment d'insécurité dans ce monde; le contexte actuel est inquiétant. Un parent doit rassurer son enfant en toutes circonstances. Un bon père doit rassurer sa famille.

      La définition du problème :

      Il souffre de crises de panique, depuis plusieurs mois. Il en a vécu plusieurs en conduisant. Il commence par avoir très chaud, son corps s’affaiblit, sa respiration s'accélère. Dans ces moments il a peur de perdre le contrôle de son corps. Maintenant il anticipe, il a peur d'une nouvelle crise; évite de plus en plus de conduire, de sortir.

      Le système pertinent

      Qui ? : Avec lui même

      Où : Quand il conduit (surtout sur l'autoroute), mais aussi dans des pièces fermées.

      Quand ; Depuis 1 an

      Position par rapport au problème : J'ai un problème et je dois le régler. Je dois tout faire pour réussir. Je serai papa bientôt et je veux que mon enfant soit fier de moi.

      Les tentatives de solutions qu'il a mis en place :

      Il est très contrôlant et quand il n’y arrive pas, il évite (de conduire, délègue aux autres)

      Demande de l'aide, accepte facilement qu’un d'autre conduise

      Socialisation (parle avec son épouse et avec tous ses amis)

      Avec qui : Son épouse

      Pas d’exception

      Sensation, émotion dominante  : peur de perdre le contrôle et tristesse

      La relation avec son épouse est complémentaire, il est en position de «one-down» et il a besoins d'aide de son épouse (même bien enceinte). Elle est toujours disponible pour prendre le volant envoyant le message subtil «je t'aide car tu es incapable». Dans le livre « Une logique de troubles mentaux » de 2016, G. Nardone et J.J. Wittezaele élaborent un modèle pour illustrer comment la peur d'une crise de panique déclenche toujours la même réponse qui maintenait le problème (Nardone,Wittezaele, 2016, p.110). C'est une logique d’évitement qui permet de comprendre comment le problème fonctionne dans le présent et comment il persiste.

      Dans la suite d'accompagnement il a toujours respecté les prescriptions et rapidement s'est senti différent. Il a réussi à cesser d'éviter, même si cela relevait d'un véritable exploit. Il a conduit plusieurs fois. Son épouse a été étonnée et fière de lui.

      Les peurs anticipatoires ont persisté et elles l'accompagnaient chaque fois qu'il devait conduire. Il n'a plus discuté de ses peurs avec son entourage et s’obligeait à bien réfléchir avant de demander de l'aide. Il s’est senti plus confiant et réalise qu'il est capable. J'ai valorisé et encouragé les changements qui allaient dans la bonne direction. Il a noté quelques « petites » crises, toutes gérées sans crise de panique, avec une intensité de maximum 4 (échelle de 1 à 10)

      Comme il avait obtenu les changements attendus, il avait pour consigne de continuer les prescriptions initiales et, cette fois, je lui propose la tâche par excellence, le rituel paradoxal du  « fantasme du pire », 30 minutes par jour avec un double objectif, d'abord il doit arrêter d’éviter et ensuite il ira affronter ses peurs, il ira les chercher, les choisir pour ne plus les subir. Il partait en s'engageant à 300 %.

      J'ai gardé comme fil conducteur que ses évitements sont la conséquence d'un problème d'autonomie relationnelle (vision d'hypnose). Il a peur de vivre à nouveau une crise de panique, de ressentir les mêmes symptômes, avec la même incapacité d'agir. Comme s’il « se dissolvait », comme s'il n’était plus aux commandes de sa vie. Cette peur n'était pas reliée avec les expériences vécues, elle était connectée avec ses représentations des expériences vécues, comme des images, pensées et comportements.

      techniques de questionnements inspirées de l’hypnose

      Des techniques de questionnements inspirées de l’hypnose

      Le questionnement s'inspire des enseignements d'Eric Bardot. Nous travaillons sur la sécurité, dans le présent. Il a cherché à identifier les éléments qui le relient avec la sécurité, avec la sérénité. Dans ma manière particulière de le questionner, je poursuis plus loin, pour pousser son imagination et activer un travail plus inconscient.

      Pendant les questionnements je laisse les silences s’installer pour que l'imagination puisse opérer et que la scène puisse apparaître.

      Nous travaillons ensuite afin que le processus d’externalisation puisse prendre forme et nous instaurons « imagination partagée » où tous les deux, visualisons une situation (du passé) où il conduit sur l'autoroute, insouciant, confiant et content, sachant qu’au bout de la nuit sa femme l’attend.

      Lors des séances suivantes, je poussais plus loin l’expérience et nous parlions de ses représentations de la famille et de ses relations, des rôles partagés, des relations et de ses critères nécessaires. Il a parlé de son enfance, du manque de son père, des histoires qu'il s’était inventées pour justifier son absence et pour diminuer sa souffrance. Une situation a émergé (il pensait l'avoir oubliée): à l’école, pour jouer au football, une équipe adverse avait été formée avec les pères et il se souvenait de sa blessure et de sa solitude.

      Doucement, je l'invitais alors à faire revenir toute cette scène qui faisait mal à son esprit et de l'imaginer dans ma main et de l'observer comme si c’était un écran (dissociation). Je lui suggère de retoucher la scène, utilisant la technique du « Photoshop mental », et de la modifier pour qu'elle lui soit agréable et acceptable ( Megglé, 2021). Il s'implique, il s'applique et transforme le film mental. Il est apaisé, la nouvelle scène était agréable. Il la ressentait partout dans son corps et surtout dans son thorax.

      Je l'accompagnais. Il était étonné, son grand-père était présent et a pu jouer au football avec les adultes. Il a marqué deux buts et, grâce à lui, ils ont fêté la victoire. Et, comme notre mémoire évolue avec nos expériences, il a « injecté » un nouveau souvenir pendant le temps de la séance.

      Dans le suivi thérapeutique, et à chaque séance, je prenais le temps de questionner les prescriptions et ce qui était mis en place. Puisque mon client était dans une relation complémentaire, il mettait parfaitement en place les tâches demandées. Il voulait changer. Il m'a confié que lors de ses rendez-vous quotidiens avec les pires de ses fantasmes, il n'était pas à l'aise mais que, jour après jour, il a su gérer. Une fois, il s’est endormi pendant l’exercice. Il a pensé qu'il avait vaincu ses peurs.

      Quelques semaines plus tard, il avait rendez-vous important avec son épouse chez la sage-femme. Il a conduit et a vécu une crise importante avec des symptômes forts et gênants, mais cette fois, il a continué à conduire sans s’arrêter. Il a vécu cette expérience comme un échec. J'ai validé sa capacité de ne pas abandonner et « intégré » la rechute dans le processus. Elle faisait partie du travail et était prévisible. Comme une suite logique et pour débloquer le système qui maintenait la peur. La tâche suivante était « 5 minute du pires 5 fois, par jour ».

      Lors des sessions suivantes, le travail thérapeutique avançait bien. Nous avions une alliance solide et de confiance et les résultats étaient probants. Nous avons établi un cadre sécure et une distance confortable pour lui.

      Nous avons travaillé alors sur ses valeurs et leurs incarnations : liberté, respect, protection. Il a appris à accueillir ses ressentis sensoriels qui étaient en lien avec sa peur. Cette fois nous avons établi les connexions avec les expériences en lien avec ses valeurs et il a pu se reconnecter avec ses peurs. Il a revu son grand-père et ils ont pu discuter, car ils partagent les mêmes valeurs. Il avait des « troubles d'attachement » selon les travaux de John Bowlby, ce besoin vital de lien d'attachement sécure interrompu dans la petite enfance. C'est important de le travailler. Il était enfermé dans ce monde d’insécurité et oscillait entre le monde abandonnique et le monde de la maltraitance. Il cherche à construire une relation sécure avec son épouse avec qui il partage les mêmes valeurs et qui est toujours là pour lui. Il s'est souvenu de la première fois où il a pris l'initiative de s'inscrire à un cours de danse sachant qu'elle adorait danser.

      Pour revivre à nouveau cette belle expérience :

      Il a fermé les yeux, il s'est reconnecté avec cette expérience et était fier d'avoir pris cette initiative et a revu la joie dans les yeux de sa femme. Ses épaules, sa tête, sont bien droites, il a un large sourire. Il était connecté avec son corps, les sensations sont agréables. Il se sent mieux et plus confiant. Il avait l'impression que quelque chose venait de se débloquer physiquement. A partir de ce moment, il n'a plus eu aucune crise. Il a conduit sur l'autoroute plusieurs fois avec un sentiment de sécurité.

      Pour son bébé tout était prêt et lui était impatient. Son père est venu et ils se sont réconciliés. La relation était encore fragile, ils avaient besoin de temps. Il voulait que son enfant soit entouré, qu’il ait un grand père. Il s'est senti proche de ce vieil homme. Pour renforcer son autonomie, il a appris l'auto-hypnose (le protocole 5-4-3-2-1) connu sous le nom « Spirale sensorielle » de Betty Erickson. Je la lui ai prescrite au quotidien pour agir sur la physiologie, pour calmer son système nerveux. Pour consolider les résultats obtenus, dans un continuum, il avait la prescription « le fantasme du pire 5 minutes » soit quand il sent les symptômes venir, soit par anticipation d'une situation stressante

      Le retour continuait à être satisfaisant, les tâches étaient comme un gage de son engagement et il a tout respecté. Il n'y avait pas de crise. Il se sentait heureux. Vers la fin d'intervention, je lui ai demandé avec l'intention de vérifier : cette fois nous mettons en place une expérience récente, où sa mère s'est opposée quand il a décidé de changer de travail. La relation avec son épouse était en place et elle l'a soutenu. Étant autonome et en relation sécure il a pu traverser ses peurs et sa phobie.

      Après le respect de toutes les consignes, les changements semblaient bien installés. Puisqu' il a regardé le « fantôme » dans les yeux, il a disparu et ses crises aussi. Sur l'échelle d'évaluation de 1 à 10, il est maintenant à 10 (ORS). Nous conservons la dernière prescription pour que l’esprit intègre les modifications, pour les stabiliser.

      Deux mois après la dernière entrevue, D.P. est devenu père, il est dans les nuages. Il a vécu une transformation interne, il pense, agit et ressent le courage de grandir. Il a pris un congé parental, veut s'occuper de sa fille, veut être le père protecteur capable de chasser toutes les peurs. J'ai posé une question inhabituelle qui vient des thérapies orientées problème : « Comment aggraver ».

      Lors de cette dernière séance, il explique que la relation avec sa femme était plus équilibrée. Il n'avait plus besoin qu’elle le conduise. Ce couple de jeunes parents allait très bien, leur petite fille est heureuse et il s'occupe bien d'elle. Il a modifié sa façon d’être, il était en congé, plus détendu. Il était confiant, arrivait à gérer sa vie de famille, assumait avec joie son rôle du père, d’époux, et il a observé que dans sa vie sociale il était plus ouvert et ses relations devenaient plus équilibrées car il sentait qu'il était aimé.

      Les questionnements croisés de thérapie systémique, de l'hypnose et de la thérapie narrative avaient permis d’obtenir des changements spectaculaires en un temps court (7 séances). La paternité était peut- être un facteur positif qui a contribué au changement. Il a changé son système de perception-réaction et ses sensations dominantes ont évolué. Comme si au début de la thérapie il y avait une seule lumière allumée, comme au théâtre, celle de la peur. Il a réussi à « penser en dehors de la boite », dans laquelle il s'était enfermé et il a ouvert de nouvelles perspectives. Comme Robin Williams dans le film « Le cercle des poètes disparus » explique à ses élèves : « Je monte sur mon bureau pour ne pas oublier qu'on doit s'obliger sans cesse de tout regarder sous un angle différent ».

      CONCLUSION DE LA THERAPIE : LES APPORTS DE L’HYPNOSE RELATIONNELLE DANS UNE THÉRAPIE

      Nous, les êtres humains, avons cette merveilleuse capacité de voyager dans le temps, nous pouvons revivre nos expériences du passé. Nous pouvons retrouver et revivre les meilleures émotions et les sensations grâce à nos pensées. Notre cerveau est aussi programmé pour anticiper l'avenir, pour nous protéger, pour éviter les dangers, pour recevoir les récompenses. Avec le progrès technologique, nous avons appris à compacter le temps et l'espace, tout va vite et en temps réel. Très rapidement nous sommes devenus friands de ces informations concomitantes (les sms, les e-mails, les tweets) et des réseaux sociaux (FB, Instagram, Snapchat , Twitter). Nous sommes devenus hyper connectés et paradoxalement, nous sommes devenus déconnectés de nous-mêmes, dissociés. Notre cerveau le plus sophistiqué, le néocortex, celui qui réfléchit, qui analyse et déduit s'est développé sur le cerveau ancien, celui qui est régi par les lois de survie, de reproduction, d'attachement. Comment sommes-nous passés d'une compétence à prévoir l'avenir à une pathologie d'anticipation telle une phobie ? Où est la frontière d'une peur saine et utile et celle qui handicape ? Cette aptitude nous fait-elle devancer le futur et le danger qui crée les conditions d'une phobie ou est-ce pour éviter de tomber dans les pièges d'une incertitude que nous essayons d'anticiper, de prévoir, de calculer, augmentant la probabilité de retomber dans notre propre piège ?

      La vie moderne, avec ses menaces multiples, de guerres, de pandémies, de réchauffement climatique, de sécheresses, d'inondations, d'attaques terroristes, de problèmes économiques, de pesticides dans nos assiettes, sont les sujets favoris qui s'imposent dans nos échanges.  Comment résister à cette anxiété qui nous entoure, comment prendre du recul ? Comment apprivoiser nos peurs et bien vivre avec ?

      Une thérapie efficace est d'abord souple et nécessite un éventail de techniques thérapeutiques variées pour pouvoir s’adapter à chaque particularité. La thérapie systémique et stratégique fournit un cadre précis, son questionnement amène à comprendre rapidement comment le problème fonctionne maintenant. Ces informations permettent au thérapeute de construire les meilleures stratégies de résolution du problème.

      L'apport de l'hypnose est de permettre au client de travailler dans un espace sécurisé, dans une relation vivante. Le but d'un accompagnement est de guider le client vers de nouvelles perspectives plus fonctionnelles, vers un changement durable, en utilisant les suggestions, le langage évocateur, les métaphores, les aphorismes, pour qu'il puisse vivre une expérience émotionnelle correctrice, afin de se sentir différemment avant de comprendre. 

      Où se former à l’approche systémique et stratégique & formation à l'hypnose

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