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Gérard OSTERMANN
Professeur de thérapeutique option médecine interne, spécialiste en cardiologie et angiologie, Gérard Ostermann est diplômé de thérapie Cognitivo-Comportementale et de pharmacologie. Psychothérapeute analyste, il est spécialiste des conduites addictives, de l'anorexie et de la prise en charge de la douleur et des traumatismes.

Souvent jugée négative, la colère est une émotion vitale, signe d’un déséquilibre à écouter plutôt qu’à réprimer. Gérard Ostermann explore ici ses liens profonds avec le corps — en particulier le foie — et montre comment accueillir, digérer et transformer cette énergie pour en faire une force de régulation et de liberté intérieure.

L’émotion la plus mal aimée

Cet article est basé sur les propos tenus par Gérard Ostermann lors de la conférence intitulée « Congrès annuel inter-universités », disponible en vidéo sur YouTube sur le compte de LACT. Les éléments présentés ici sont extraits fidèlement de cette intervention, sans interprétation ni modification de fond.

L’émotion la plus mal aimée

« Il était une foi… » Gérard Ostermann ouvre sa conférence avec humour sur une homophonie entre foi, foie et fois, pour introduire une émotion à la fois universelle et déroutante : la colère.
Souvent dénigrée, considérée comme un défaut moral ou une perte de contrôle, elle reste pourtant une émotion essentielle à la survie. Dans la palette affective humaine, elle joue un rôle fondamental : affirmer son intégrité, poser des limites, restaurer l’équilibre d’une relation menacée.

Pourtant, c’est aussi l’émotion la plus incomprise et la plus difficile à réguler.
Entre refoulement et explosion, comment la colère devient-elle pathologique ? Et pourquoi, dans de nombreuses cultures, son expression est-elle perçue comme dangereuse, voire taboue ?
Gérard Ostermann propose ici une réflexion à la croisée des neurosciences, de la médecine, de la psychologie des émotions et de la philosophie, pour réhabiliter la colère comme un processus vital d’autorégulation — non pas à gérer, mais à digérer.

Les émotions et les liens

Pour Gérard Ostermann, l’émotion, c’est la vie.
Elle constitue « le sel et le levain de notre existence ».
Mais aucune émotion ne peut se vivre sans l’autre.
En effet, l’enfant privé d’interactions — isolé, abandonné, sans miroir affectif — devient, pour reprendre la formule de Boris Cyrulnik, « un épouvantail ». Il erre, sans vie intérieure, indifférent à lui-même et aux autres.

Les émotions ne sont pas de simples réactions internes : elles naissent du lien.
Elles se forment, s’éduquent, se régulent à travers l’autre.
Sans interaction, pas d’émotion ; sans émotion, pas d’humanité.

Les jeux, les rituels, les tours de parole sont les premiers apprentissages de la régulation émotionnelle. L’enfant apprend à ressentir avec l’autre, et à contenir pour l’autre.
Lorsqu’il n’a pas bénéficié de ce cadre, les émotions deviennent envahissantes, désorganisées, parfois destructrices.

La colère, un volcan intérieur

Gérard Ostermann rappelle que toute émotion est fonctionnelle.
Il n’existe pas d’émotion « négative » ; il n’y a que des émotions mal comprises.
La colère n’est pas un défaut moral, mais un signal, comme un voyant d’huile sur un tableau de bord.
Elle indique qu’un déséquilibre s’installe, qu’une limite a été franchie, qu’une injustice est ressentie.

La colère a une fonction protectrice : repousser une menace, préserver son identité, faire respecter son territoire psychique.
Mais sa régulation est délicate :

  • Si je la réprime, je me fais mal pour ne pas blesser l’autre.
  • Si je la décharge, je blesse l’autre pour me protéger.

Cette tension, explique Gérard Ostermann, est au cœur de la pathologie moderne : le refoulement de la colère se transforme en somatisation, en fatigue chronique, en dépression masquée, ou en troubles digestifs.

Ainsi, la colère n’est pas à éteindre, mais à écouter.

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Une émotion universelle… ou presque

L’idée que la colère soit universelle est remise en question.
Certaines cultures, comme les Inuits Utkas, n’ont pas de mot pour la colère — et semblent ne pas la ressentir.
L’anthropologue Jean Gibbs, témoin d’une injustice, s’était mis en colère devant eux ; les Inuits, eux, ont vécu cette réaction comme une menace pour la cohésion du groupe.

Autrement dit, la colère est aussi un construit culturel.
Là où l’Occident valorise l’individualité et la confrontation, d’autres sociétés perçoivent la colère comme une rupture du lien collectif.
Cette diversité rappelle que nos émotions sont modelées par notre environnement relationnel et social, bien avant d’être purement biologiques.

De la biologie à la symbolique

Le lien entre colère et foie n’est pas qu’une métaphore poétique. Étymologiquement, le mot colère vient du grec cholé, la bile.
Dans les traditions anciennes comme dans la médecine chinoise, le foie est le siège du désir, de l’énergie vitale et de la colère.

Le foie, précise Ostermann, est un organe fascinant :

  • sa température atteint 40 °C,
  • il se masse spontanément par des mouvements internes réguliers,
  • Il régule la détoxification, la digestion et l’immunité.

Mais lorsque la colère est réprimée, ces fonctions se dérèglent.
« On se fait de la bile », dit l’expression populaire, qui reflète cette sagesse physiologique : ce que le psychisme n’exprime pas, le corps le somatise.

Même les calculs biliaires — ces « mauvais calculs » (calculus en latin signifie à la fois pierre et compte) — deviennent, dans la lecture symbolique, l’expression d’une rancune cristallisée, d’une colère ravalée ou d’un héritage non digéré.

Le foie, explique Gérard Ostermann, ne se gère pas, il se digère. De même, l’émotion ne se contrôle pas ; elle se transforme.

Gérer ? Non ! Digérer.

« Je n’aime pas le mot gestion des émotions, » insiste Ostermann.
« C’est l’émotion qui nous gère plus que nous la gérons. »
L’enjeu n’est donc pas de maîtriser, mais d’accueillir, comprendre et métaboliser.

Le foie, métaphore de la psyché, synthétise, filtre et transforme.
Il ne refoule pas : il recycle.
De même, la colère doit circuler, se dire, se symboliser pour redevenir énergie vitale.
Lorsqu’elle stagne, elle s’oxyde en amertume. La digestion émotionnelle demande du temps, du lien, et un tiers régulateur.
C’est tout le rôle du thérapeute : aider le patient à nommer, reconnaître et transformer cette chaleur intérieure en mouvement vivant, plutôt qu’en poison silencieux.

Quand la colère ne nous appartient pas

Une idée essentielle traverse la pensée de Gérard Ostermann : toutes nos colères ne sont pas les nôtres.
Il cite Serge Tisseron, qui distingue les émotions personnelles des émotions prescrites.
Une émotion prescrite, c’est une émotion héritée, intériorisée, parfois transmise d’une génération à l’autre sans avoir jamais été élaborée.

Parfois, ce que nous croyons être notre colère est celle d’un parent, d’un ancêtre, d’un traumatisme collectif. On en hérite comme d’une dette affective.
Ces colères « étrangères » se manifestent souvent de manière irrationnelle, explosive, ou inexpliquée.
Le travail thérapeutique consiste alors à réattribuer l’émotion à son véritable propriétaire — autrement dit, à désimpliquer le sujet de ce qui ne lui appartient pas.

Cette perspective rejoint les approches systémiques et transgénérationnelles, où le symptôme individuel est lu comme un messager d’un déséquilibre plus large, souvent familial.

Entre autonomie et lien

La régulation émotionnelle n’a de sens qu’en relation.
Le but, pour Gérard Ostermann, est de développer une autonomie relationnelle :

« Être en lien sans être dépendant, être autonome sans être isolé. »

Deux déséquilibres menacent cet équilibre :

  • Trop de liens sans autonomie → risque de maltraitance ou d’envahissement.
  • Trop d’autonomie sans lien → risque de vide affectif et d’abandon.

Ainsi, la colère, bien intégrée, restaure les frontières sans rompre la relation.
Elle est le langage du je dans le nous.
Elle affirme sans détruire.

Du défoulement à la digestion émotionnelle

Entre défoulement et refoulement, Gérard Ostermann invite à une troisième voie :

« Ni défoulement, ni refoulement. Savoir accueillir l’émotion pour apprendre à la digérer. »

Cette digestion suppose :

  • identifier et nommer l’émotion,
  • comprendre ce qu’elle signale,
  • exprimer sans violence,
  • utiliser l’énergie qu’elle contient de manière constructive.

L’objectif n’est pas le contrôle, mais la pleine présence à soi et à l’autre.

Apprivoiser le volcan

Gérard Ostermann propose un concept original : ritualiser sa colère.
Ritualiser, c’est canaliser.
C’est donner forme à ce qui déborde.
De même qu’on apprend le langage et l’empathie, on peut apprendre à ritualiser ses colères — à leur offrir un espace symbolique où elles peuvent être dites, reconnues, apaisées.

Clin d’œil à la médecine chinoise : la zone F2, entre le gros orteil et l’index du pied, correspond au méridien du foie.
Marcher pieds nus ou en tongs stimule cette zone et diminuerait la tension interne.
Un détail anecdotique, mais qui rappelle que le corps pense — et que la régulation émotionnelle passe aussi par la physiologie.

Une libération, pas une obligation

« Qui veut le changement ? »
Tout le monde.
« Qui veut changer ? »
Personne.

C’est sur cette note humoristique que Gérard Ostermann évoque la résistance au changement.
Changer n’est possible que lorsqu’on le perçoit comme une libération, et non comme une contrainte.
L’émotion, en ce sens, est un levier d’évolution lorsqu’elle est reconnue, mais un facteur de blocage lorsqu’elle est niée.

Le travail thérapeutique sur la colère consiste à transformer la réaction en relation, le réflexe en réflexion, la tension en mouvement.

Accueillir, observer et transformer

Pour conduire la colère, Gérard Ostermann propose trois étapes essentielles :

  1. Accueillir : reconnaître le signal corporel sans le juger.
  2. Observer : ne jamais réagir immédiatement, mais pas au-delà de 24 heures.
  3. Analyser : comprendre ce que l’émotion révèle avant de répondre.

Cette temporalité d’observation est inspirée des pratiques méditatives et bouddhistes, où le temps devient un allié du discernement.
Elle réactive notre capacité à transformer l’émotion en information plutôt qu’en impulsion.

La cohérence cardiaque est ici un outil privilégié : elle stimule le système parasympathique, ralentit le rythme, apaise le corps, et permet à la pensée de redevenir disponible.

Vers une écologie des émotions

En conclusion, Gérard Ostermann nous invite à une véritable écologie émotionnelle.
Comme le foie détoxifie le corps, la conscience peut épurer nos affects à condition de ne pas les refouler.
La colère, lorsqu’elle est écoutée, redevient force vitale, énergie de transformation et d’autonomie.

« On ne peut pas mettre le vent en cage. »

L’émotion ne se contrôle pas. Elle se vit, s’observe, s’intègre, se digère.

Plutôt que de chercher à « gérer » nos émotions, apprenons à les écouter et les symboliser, à les inscrire dans un langage, un rituel, une relation.
C’est ainsi que la colère cesse d’être poison, pour redevenir mouvement de vie.

L’intelligence émotionnelle du corps

Gérard Ostermann nous rappelle que le corps pense avant nous.
La colère, loin d’être un dérapage, est une alarme d’intégrité. Elle parle de nos besoins, de nos blessures, de nos limites. Plutôt que de la juger, il faut la traduire.

Comme le foie, qui filtre et transforme sans relâche, nous avons à apprendre à métaboliser nos émotions pour ne pas en être prisonniers.
C’est là tout l’enjeu de la thérapie : accompagner le passage de la réaction biologique à la conscience symbolique, de la bile à la parole.

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